Contribution et texte dans le guide d’invasion « Invasion de Paris 2.0 »

Parutions de mes photos dans de beaux livres ou de chouettes magazines...

Invasion de Paris 2.0 par Invader

Après ma contribution pour le catalogue d’expo « 1000 » d’Invader, voici plusieurs de mes photos dans ce nouveau guide d’invasion et surtout le grand plaisir que l’Invader m’ai demandé de lui écrire un petit texte qui tiens une bonne place dans le livre même si il était à la base beaucoup plus long.
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Ma contribution dans le catalogue de l’expo d’Invader « 1000 » en juin 2011.


Le texte tel que je l’avais écris… Ah ouais, c’est beaucoup plus long…

« Dis donc, Lionel, quand on se balade, tu ne pourrais pas arrêter d’être à l’affut, tu as toujours un oeil qui traîne à chercher quelque chose ! »… Il y a quelques années ma femme m’a fait cette remarque dans les rues de Bangkok alors que l’on faisait les touristes. Et effectivement, je dois l’avouer ; quand je sais qu’il y a des chances de tomber sur les petites mosaïques de l’Invader, je peut être particulièrement attentif à ce qui m’entoure !…

Depuis la toute fin du siècle dernier j’ai observé ces spécimens se multiplier partout tel un virus et notamment autour de Bastille où je vis. C’est ce qui m’a plu chez cet artiste, il ne répétait pas le même modèle partout dans un même quartier, chaque spécimen était différent, et toute la ville était touchée ! Je me suis donc fais rapidement contaminé et il fallait que j’en découvre un maximum. Depuis ce moment-là, je suis à l’affut, « en chasse ». Ça m’amuse de les chercher, surtout de les trouver, je prends plaisir à me balader sur mon vélo dans Paris, ça me permet de découvrir ou de redécouvrir la ville, des quartiers où je n’aurais sans doute jamais mis les pieds.

Sauf à de très rares occasions, je n’ai jamais cherché à connaitre l’endroit exact d’un spécimen si j’en vois un nouveau sur Internet ou si quelqu’un m’en parle, j’ai toujours voulu garder cet esprit de jeu et le plaisir de le découvrir par moi même. Et si je les photographie de façon si méthodique ce doit être dû à mon côté collectionneur mais aussi par jeu, vouloir collecter un maximum de spécimens et vouloir trouver de nouvelles mosaïques avant les autres et les partager sur mon site ou mon Flickr. Les trouver vite également avant qu’elles ne disparaissent, puisque tout le monde n’a pas encore compris que le street art doit rester dans la rue ; ce qui est offert par les artistes dans la rue doit rester dans la rue.

Souvent je dois répondre aux passants qui me demandent : « mais qu’est ce que vous prenez en photo ? » je leur montre et leur explique, et presque systématiquement ils répondent « Ah oui, je n’avais jamais remarqué » alors je leur conseille de lever la tête un peu plus souvent pour voir d’autres belles choses. Mais depuis quelques temps j’entends « Ah oui tiens regarde il y a un Space Invader là haut ! ». Et parfois ils sont intrigués quand, pour trouver un bon angle, j’escalade une clôture, je m’arrête sur l’autoroute, je suis en équilibre sur une plateforme entre des voix de chemin de fer et le périph ou quand je suis dans une position improbable au milieu de la rue.

Derrière ces carreaux de verre il y a une réflexion, et c’est ce qui fait de l’Invader un grand artiste, il ne s’est pas contenté de poser les mêmes mosaïques là où il pouvait, il a développé un concept autour du carreau et du pixel. Rien n’est statique, il a su faire évoluer son idée, et, en plus de dix ans les mosaïques sont beaucoup plus travaillées, recherchées, compliquées. Il a fait rentrer dans son univers des personnages mythiques de jeux vidéo tels que Mario, Bubble Bobble, Lode Runner, Bombjack ou d’autres. Il a également développé le concept de Rubikcubism dans la rue, il y a des micromosaïques, il y en a des géantes, il y en a en hauteur, mais il faut parfois regarder plus bas, au niveau du sol, voire dans le sol. C’est souvent posé pour qu’un maximum de gens les voient, mais c’est parfois beaucoup plus discret, presque camouflé. A mon avis l’Invader doit avoir des yeux à facettes, il doit voir le monde en pixels, doit penser en pixel, et réfléchir en pixels. Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain, il a fourni énormément de travail pour en arriver là, mais ça a payé et il est toujours un fou de travail. Il est investi par sa mission, sa passion et c’est ce jusqu’au-boutisme qui me fascine depuis ces années.

Lionel Belluteau / www.unoeilquitraine.fr

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